« Nous » vs. « les autres ». La diversité insurpassable dans la littérature des « intrangers »

Abstract: ("Us" vs. "Others". Unsurpassed diversity in the literature of “intrangers”) Diversity is most often seen as an enrichment factor. When people from different cultures, languages or spaces are brought together, it is believed that they will accept each other, that they will be able to collaborate, to get along. Their interaction would in this case result in a strong stimulation of creativity. However, it is difficult to envisage such a situation when the bringing into contact of two different categories of individuals, even unassimilable, occurs in a very specific circumstance – immigration (known as “from the South”) – and in a space specific – the periphery. In their literary productions, “intrangers” authors illustrate the difficulty experienced by individuals (of all origins) in accepting otherness. Hostile reception of the “other”, exclusion of the strange stranger (even within the family), exclusion of the “intruder” who does not master the same know-how as the other members of the group, etc., here is a whole series of conjectures testifying to the rejection of the diversity which they inscribe in their romantic works. In our contribution, we propose to illustrate this perspective from the novels Ils dissent que je suis une beurette (1993) by Soraya Nini, Mon père, ce harki (2003) by Dalila Kerchouche, Un homme, ça ne pleure pas (2014) by Faïza Guène and Ma part de Gaulois (2016) by Magyd Cherfi.

Keywords: diversity, other, marginalization, foreignness, strangeness.

Résumé : La diversité est le plus souvent envisagée comme un facteur d’enrichissement. Lorsque des gens appartenant à des cultures, à des langues ou à des espaces différents sont mis ensemble, on estime qu’ils s’accepteront l’un l’autre, qu’ils parviendront à collaborer, à s’entendre. Leur interaction aurait dans ce cas comme résultat une forte stimulation de la créativité. Mais, il est difficile d’envisager une telle situation lorsque la mise en contact de deux catégories d’individus différents, voire inassimilables, se produit dans une circonstance bien précise – l’immigration (dite « du Sud ») –, et dans un espace spécifique – la périphérie. Dans leurs productions littéraires, les auteurs « intrangers » illustrent la difficulté qu’éprouvent les individus (toutes origines confondues) à accepter l’altérité. Accueil hostile de l’« autre », mise à l’écart de l’étrange étranger (même au sein de la famille), exclusion de l’« intrus » qui ne maîtrise pas les mêmes savoir-faire que les autres membres du groupe, etc., voilà toute une série de conjectures témoignant du rejet de la diversité que ces auteurs inscrivent dans leurs œuvres romanesques. Dans notre contribution, nous nous proposons d’illustrer cette perspective à partir des romans Ils disent que je suis une beurette (1993) de Soraya Nini, Mon père, ce harki (2003) de Dalila Kerchouche, Un homme, ça ne pleure pas (2014) de Faïza Guène ei Ma part de Gaulois (2016) de Magyd Cherfi.

Mots-clés : diversité, autre, marginalisation, étrangèreté, étrangeté.

Sectiune
Langue et littérature françaises
Pagina
76
DOI
10.35923/QR.10.02.07