L’image du destin raté chez Guy de Maupassant et Thomas Hardy

Abstract: (The Image of Missed Destiny in the Works of Guy de Maupassant and Thomas Hardy) Writers that left well defined traces in the 19th century literature, Guy de Maupassant and Thomas Hardy resemble each other in the realistic style of their writing. Moreover, both of them explore the image of the failed destiny, inherited from the Greek and Roman Mythology, particularly in their novels: Une vie (A Life) 1 and Tess of the d’Urbervilles2 . There are items of chronotope borrowed from the history and from the culture of the Classical Antiquity in the two novels, but most of the characters are the fruit of the two writers’ fantasy, even if they are similar in behaviour and appearance to those from the immediate reality. For instance, the most surprising image in UV is the failed destiny of Jeanne, the only daughter of a French baron, while the focus in TU is on the tormented life of Tess, one of Jack Durbeyfield’s daughters. The father of Tess is not just a poor haggler, but also the lineal representative of the ancient and knightly family of the d’Urbervilles3 . In both cases, neither the noble origin nor the wealth help Jeanne and Tess to find the happiness in their marriages. The omniscient point of view rules in these two novels and accuses the fatality for the matrimonial failure of Jeanne and Tess. The naivety and the fear to disobey the common law of a traditional society where the woman is the extension of the man prevent Jeanne and Tess from being happy with their life choices. Jeanne can’t imagine to separate of her adulterous husband and can’t refuse to lend money to her son who never gives it back, while Tess can’t enjoy her marriage with Angel because of an old mistake.

Keywords: 19th Century Literature, Classical Antiquity, marriage, sin, failed destiny.

Résumé: Écrivains qui ont laissé des traces bien définies sur la littérature du XIXe siècle, Guy de Maupassant et Thomas Hardy se ressemblent par le style réaliste de leur écriture. De plus, l’image du destin raté, explorée notamment dans leurs romans: Une Vie (UV) et Tess d’Urberville (TU), est un leitmotiv hérité de la mythologie gréco-latine. Il y a des éléments de chronotope empruntés de l’histoire et spécialement de la culture de l’Antiquité classique dans les deux romans, mais la plupart des personnages sont plutôt le fruit de la fantaisie des deux écrivains, même si le comportement et l’apparence des personnages sont semblables à ceux de la réalité immédiate. Ainsi, l’image plus frappante dans le roman UV est celle du destin raté de Jeanne, fille unique d’un baron français, tandis que Thomas Hardy bâtit son roman en dévoilant la vie tourmentée de Tess, l’une des filles du pauvre revendeur Jack Durbeyfield, descendant direct de la vieille famille des chevaliers d’Urberville. Dans tous les deux cas, ni l’origine noble ni l’argent n’aident les deux filles à trouver le bonheur dans leurs mariages. C’est le point de vue omniscient qui règne dans ces deux romans et qui accuse la fatalité pour l’échec matrimonial de Jeanne et de Tess. La naïveté et la peur de s’affranchir des lois coutumières d’une société traditionnelle, où la femme est un appendice de l’homme, empêchent Jeanne et Tess de réjouir les choix de leurs vies. Ainsi, la séparation entre Jeanne et son mari adultère, mais aussi son refus de prêter l’argent à son fils qui ne le restitue jamais ne sont pas des choix possibles pour Jeanne parce qu’ils ne conviennent pas à sa moralité et à son éducation. Tess rencontre les mêmes obstacles que Jeanne, mais dans le contexte où elle ne peut pas réjouir son mariage avec Angel à cause d’un péché de jeunesse.

Mots-clés: Littérature du XIXe siècle, Antiquité classique, mariage, péché, destin raté.

Sectiune
Langue et littérature françaises
Pagina
553