L’absence de (re)pères et ses mécanismes destructifs. La part du fils ou (en)quête généalogique pour la récupération de l’identité

Abstract: (The absence of genealogical figures and its destructive mechanisms. La part du fils or the genealogical quest to recover one’s identity) The problem of identity, the questioning of one’s origins, have become the subject of the contemporary literature and of the modern individual in search of himself. Nevertheless, this propensity is not shared only by a recent past, it is rather an inborn feature of the humanity itself, a privileged subject of literature, transmitted from Antiquity. The novel La part du fils (Coatalem 2019) is also defined by this tendency of connecting the personal experience to the literature and thus transforming the theme of identity in a central subject of the story. The reason of writing, the quest of a grandfather, disappeared in the Second World War, the tenacity of the narrator, all these elements point to an explicit aim: to retrace the familial and the personal identity of the narrator. Animated by the idea of a familial and moral duty, the grandson undertakes a foray in the ex-concentration camps so as to symbolically encounter his grandfather. This fruitful research delivers a material rich in details about the practices of the Nazi system and particularly about the concentration machine. The unjustified arrests, the deportation, the forced labour, the violence, the starvation, the lack of sleep are the agents of the metamorphosis in the carceral space where most of the captives will have been annihilated. In the absence of the genealogical figures, the grandson, assuming the role of an archaeologist, will be completely committed to his quest which will help him recompose the familial identity and define his own identity.

Keywords: Jean-Luc Coatalem, quest of identity, familial identity, personal identity, genealogical absence, war.

Résumé : La problématique identitaire et le questionnement des origines font de plus en plus l’objet de la littérature contemporaine et de l’individu moderne en quête de soi. Néanmoins, cette prédisposition n’est pas revendiquée par un passé récent, car elle semble plutôt une caractéristique innée de l’humanité, un sujet privilégié par la littérature, préservé depuis l’Antiquité. Le roman de Jean-Luc Coatalem La part du fils (paru en 2019) n’échappe pas à cette tendance de lier l’expérience personnelle à la littérature et ainsi d’aborder la thématique de l’identité comme sujet central du récit. La motivation de l’écriture, le but de cette recherche d’un grand-père disparu pendant la guerre, la ténacité, la persévérance du narrateur, tout converge vers une seule cible : tracer une esquisse de l’identité familiale et individuelle (du narrateur). Poussé par un sens de devoir familial et moral, le petit-fils narrateur part à la rencontre de son grand-père anéanti dans un camp de concentration allemand. Cette (en)quête fertile va nous livrer un matériel riche en précisions sur les pratiques du système nazi et surtout sur le fonctionnement de la machine concentrationnaire. Les arrestations sans motif, la déportation, le travail forcé, la violence, la famine, le manque du sommeil sont les agents qui réalisent la métamorphose dans l’espace carcéral qui va anéantir la plupart de ceux qui auront franchi ses portes. Dans l’absence de (re)pères généalogiques, le petit-fils archéologue s’abandonnera à une recherche déchirante au bout de laquelle il va recomposer l’identité de sa famille et il va réussir à définir sa propre identité.

Mots-clés : Jean-Luc Coatalem, quête identitaire, identité familiale, identité personnelle, trou généalogique, guerre.

Sectiune
Langue et littérature françaises
Pagina
10
DOI
10.35923/QR.10.02.01