Voyage de peintre au XIXe siècle : du voyage-séjour au voyage-errance
Abstract: (A painter’s journey to the 19th century: from travel-stay to travel-wandering) The painter’s travel is first of all an educational one, as it is institutionalized under the academic regime of art, through the Rome Prize. During the 19th century, it will undertake different forms, from the educational trip to the quest for inspiration and for new artistic forms. The transition from the Rome Prize to travel scholarships, passing through the Prix du Salon (prizes which represent the different State-financed educational trips) shows the shifts in mentalities, sensitivities, just as the role that travel is bestowed with. One can witness a transition from travel conceived as a stay (in memory places) to free wandering. All these shifts wouldn’t have been possible in the absence of the missions (be them diplomatic, military, scientific or artistic), which multiplied the possibilities of travelling abroad. This paper aims to analyze, starting from Anne-Louis Girodet’s and Henri Regnault’s letters, the Rome Prize winners’ discontent with the travel limitations imposed by these bursaries.
Keywords: Prix de Rome, artists’ letters, artistic education, discovery, travel as wandering.
Résumé : Le voyage de peintre est tout d’abord un voyage de formation, institutionnalisé tel quel, déjà sous le régime académique de l’art, à travers le Prix de Rome. Le XIXe siècle verra le voyage de peintre se décliner sous plusieurs formes, tant dans sa dimension de voyage de formation que dans celle de voyage de découverte ou bien de voyage de quête de l’inspiration et de formules artistiques nouvelles. La transition du Prix de Rome aux bourses de voyage, en passant par le Prix du Salon (prix qui représentent les formules de voyage de formation financées par l’Etat) témoigne des mutations subies par les mentalités, les sensibilités et du rôle dont le déplacement se voit investi. On passe du voyage conçu comme séjour (dans des lieux de mémoire) à l’errance libre. Ces mutations n’auraient pas été possibles sans la concurrence faite par les missions (diplomatiques, militaires, scientifiques, artistiques) qui multipliaient les possibilités de voyager. À partir des correspondances d’Anne-Louis Girodet et d’Henri Regnault, nous nous proposons d’analyser le mécontentement de générations différentes de lauréats du Prix de Rome contre le carcan du règlement qui essayait de limiter les déplacements et de le confiner dans un espace préétabli.
Mots-clés : Prix de Rome, correspondances d’artistes, formation artistique, découverte, voyage-errance.