Directeur de Recherche au Centre National de Recherche Scientifique (CNRS), Paris
Directeur Adjoint Scientifique de l'Institut des Sciences Humaines et Sociales du CNRS
UMR THALIM, « Théorie et histoire des arts et des littératures de la modernité », Université Paris 3 - Sorbonne nouvelle.
Résumé : Le concept d’identité narrative proposé par Paul Ricœur a eu une immense fortune critique dans les études littéraires mais aussi dans les pratiques ordinaires de récit de vie qui s’en réclament. De fait, nous vivons dans une société biographique où les assignations à se raconter, de Facebook aux autobiographies familiales sont constantes. Migrants, candidats à un poste, célibataires en quête d’une âme sœur, malades, parents, sont invités constamment à se raconter au risque de ce qu’Alain Ehrenberg décrit comme une « fatigue de soi ». C’est cette assignation mémorielle identitaire, ses vertus et ses risques, sur laquelle je voudrais revenir, en évoquant notamment les débats ayant opposé Paul Ricœur à Galen Strawson.
Mots-clés : récit de vie, littérature, migration, identité, subjectivité.
Abstract: The concept of narrative identity proposed by Paul Ricoeur has had an immense critical fortune in literary studies, but also in the ordinary practices of life storytelling that make use of it. In fact, we live in a biographical society where assignments to narrate oneself, from Facebook to family autobiographies, are constant. Migrants, job applicants, bachelors in search of a soul mate, the sick, parents, are constantly invited to tell their stories at the risk of what Alain Ehrenberg describes as "self-fatigue". It is this assignment of identity memory, its virtues and its risks, that I would like to return to, referring in particular to the debates between Paul Ricoeur and Galen Strawson.
Keywords: life story, literature, migration, identity, subjectivity.