Le cheminement en gare lors des premiers voyages en train: recits d’expériences d’un espace-seuil
Abstract: (The first train travelers: from the imaginary to the practice) The emergence of the train in the 19th century created a new type of journey associated with a rich imaginary: speed, modernity, freedom. The station appears as the physical support of this imaginary. It is the place where all the senses of the traveler are shaken by the discovery of steam engines, in a space all iron and glass. For this reason, it is the very place where the journey begins. The arrival (and departure) station is a fantasized space that supports many stories and is inseparable from the journey because of its impact on the traveler. However, it is interesting to compare this station of stories associated with the new imaginary of train travel and the real 19th century station in France. From the point of view of railway companies and authorities, the passenger is a potential risk. After the revolution of July 1830, the crowd was frightening. The first stations were then designed as defensive bastions, channeling movements and formatting behaviors. The passenger, kept away from the machines, is guided from ticket purchase to boarding, from disembarkation to baggage retrieval. I therefore propose a glimpse of this 19th century French station, between fantasized imaginary and real practices, and the impact this gap has on the traveler and the journey. I base this research on the real and fictional stories transmitted at the time via various sources: newspapers, novels, travel guides.
Keywords: train, train station, modernity, imaginary, control.
Résume: L’apparition du train au XIXème siècle a créé un nouveau type de voyage associé à un imaginaire riche: vitesse, modernité, liberté. La gare apparaît comme le support physique de cet imaginaire. C’est le lieu où tous les sens du voyageur sont bousculés par la découverte des machines à vapeur, dans un espace tout de fer et de verre. Pour cette raison, c’est le lieu-même où commence le voyage. Espace fantasmé, support de nombreux récits, la gare d’arrivée (et de départ) est indissociable du voyage de par l’impact qu’elle a sur le voyageur. Toutefois, il est intéressant de comparer cette gare des récits associés à l’imaginaire nouveau du voyage en train et la gare réelle du XIX° siècle en France. En effet, du point de vue des compagnies de chemin de fer et des autorités, le voyageur est un risque potentiel. Au lendemain de la révolution de juillet 1830, la foule fait peur. Les première gares sont alors conçues commedes bastions défensifs, canalisant les mouvements et formatant les comportements. Le voyageur, tenu à l’écart des machines, est guidé de pièce en pièce de l’achat du billet à l’embarquement, du débarquement à la récupération de ses bagages. Je propose donc un aperçu de cette gare française du XIX° siècle, entre imaginaire fantasmé et pratiques réelles, et l’impact que cet écart a sur le voyageur et le voyage. Je me baserai sur les récits réels et fictifs véhiculés à l’époque via diverses sources : journaux, romans, guides de voyages.
Mots‐clés: train, gare, modernité, imaginaire, contrôle.