L’héroïne et le voyage comme expérience morale dans la nouvelle Boule de Suif de Guy de Maupassant

Abstract: (The heroin and the travel as a moral experience in Guy de Maupassant’s short story Boule de Suif) Through the theme of travel, we will analyze the differences between the social classes and the impact of their behavior on the journey. The author tells the story of ten people who find themselves in a diligence that leads to Dieppe, leaving the city of Rouen invaded by the Prussians: a prostitute in parallel with the bourgeois class, represented by the other travelers. The figure of the heroine is embodied by the prostitute who regardless her status proves human and patriotic qualities throughout the journey. But, although the prostitute emphasizes an image of generosity and sacrifice, the bourgeois class could never accept her as a member of society, all they can feel about her is pity, misunderstanding and indifference. The journey becomes a space where social classes meet, tolerate but do not accept each other. The literary discourse highlights a typical language for both classes and also underlines the bourgeois’ hypocrisy. The realism of the author envisions a literary imagination that reflects the mentalities of the time. The journey becomes a tool to unveil the heroic image of the prostitute who although a social victim, becomes able to sacrifice herself for those who blame her. Travel and travelers come together in a story based on a paradox that wins the respect of the author and the public.

Keywords: Heroine, prostitute, bourgoisie, travel, moral experience.

Résumé : Par l’intermédiaire du thème du voyage, nous analyserons les différences entre les classes sociales et l’impact de leurs comportements sur le périple. L’auteur relate l’histoire des dix gens dans une diligence menant à Dieppe. Les voyageurs quittent la ville de Rouen envahie par les Prussiens. La nouvelle expose l’histoire d’une femme prostituée se situant en parallèle avec la classe bourgeoise, représentée par les autres voyageurs. La figure de l’héroïne est incarnée par la fille publique. Contrairement à son statut, elle éprouve des qualités humaines et patriotiques tout au long du voyage. Mais, bien que la fille publique montre une image de la générosité et du sacrifice, la classe bourgeoise ne pourra jamais l’accepter comme un membre de la société, tout ce qu’ils peuvent éprouver à son égard c’est du mépris et de l’indifférence. Le voyage devient un espace de la rencontre des classes sociales. Elles se tolèrent, mais ne s’acceptent pas. Le discours littéraire met en évidence un langage typique pour les deux classes et envisage l’hypocrisie bourgeoise. Le réalisme maupassantien révèle un imaginaire littéraire qui reflète les mentalités de l’époque. Le voyage devient un outil pour dévoiler l’image héroïque de la fille publique qui, quoique victime sociale, devient capable de se sacrifier pour ceux qui la blâme. Le voyage et les voyageurs se réunissent dans une histoire basée sur un paradoxe gagnant le respect de l’auteur et du public.

Mots-clés : Héroïne, fille publique, bourgeoisie, voyage, expérience morale.

Sectiune
Langue et littérature françaises
Pagina
505